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MaƮtre Yang Jwing Ming (partie 1)


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MaĆ®tre Yang Jwing Ming (ę„ŠäæŠę•)

Le fondateur de la Yang’s martial arts association (YMAA) est nĆ© le 11 aoĆ»t 1946 dans le village Ā« Yang Ā»[1] prĆØs de la ville Nanliao; cette derniĆØre Ć©tant situĆ©e dans la rĆ©gion de Xinzhu sur la cĆ“te nord-ouest de l’île de Taiwan. Durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs bases militaires Ć©taient situĆ©es sur l’île et contrĆ“lĆ©es par l'Empire japonais. TaĆÆwan subit alors les bombardements amĆ©ricains, dĆ©truisant par le fait mĆŖme les villages voisins. Pour cette raison, beaucoup de gens vivant au sein de ces villages dĆ©cidĆØrent de dĆ©mĆ©nager. Dans le cas de la famille de MaĆ®tre Yang, ils dĆ©mĆ©nagĆØrent dans la ville de Xinzhu alors qu’il n’avait que deux ans.


De 1945 Ć  1949, TaĆÆwan Ć©tait dans un chaos total d’aprĆØs-guerre. La situation s’aggrava lorsque le gĆ©nĆ©ral Jiang Kaishek fut dĆ©fait par les Communistes en Chine. En effet, le gĆ©nĆ©ral retraita sur l’île aprĆØs sa dĆ©faite et emmena avec lui son armĆ©e ainsi que des milliers de civils qui le suivirent. Ces derniers Ć©taient si nombreux[2] que TaĆÆwan devint surpeuplĆ©e et un problĆØme de famine arriva rapidement. MaĆ®tre Yang vĆ©cut de ce fait une enfance dans la pauvretĆ©, ce qui aura une importance non nĆ©gligeable sur la suite de son parcours.


DƩbuts dans les arts martiaux et entrainement

DĆØs son tout jeune Ć¢ge, MaĆ®tre Yang Ć©tait fascinĆ© par les artistes martiaux faisant des dĆ©monstrations dans les rues de Xinzhu, de mĆŖme que par les films d’arts martiaux. Ces derniers lui donnaient une volontĆ© de Ā« rĆ©pondre adĆ©quatement Ā» aux personnes qui riaient de ses vĆŖtements usĆ©s par ses frĆØres aĆ®nĆ©s. MaĆ®tre Yang mentionne toutefois que c’est sa motivation Ć  se prouver Ć  lui-mĆŖme qu’il pouvait Ć©liminer la peur de son esprit, qui fut sa principale motivation Ć  apprendre le gong fu ļ¼ˆåŠŸå¤«ļ¼‰. Cette motivation doit ĆŖtre mise en contexte de possible conscription. En effet, dans les annĆ©es 60 les jeunes hommes de TaĆÆwan vivaient dans la peur de devoir faire un service militaire obligatoire dĆ» Ć  la guerre du Vietnam. MaĆ®tre Yang, comme la plupart des autres, dĆ©sirait ĆŖtre le mieux prĆ©parĆ© possible dans le cas d’une dĆ©portation. Il Ć©tait cependant difficile de trouver un maĆ®tre compĆ©tent voulant enseigner Ć  cette Ć©poque, puisqu’il n’y avait pas de relation monĆ©taire entre un Ć©lĆØve et son maĆ®tre. Les maĆ®tres enseignaient aux Ć©lĆØves qu’ils jugeaient dignes de recevoir leurs enseignements, et les Ć©lĆØves apprenaient car ils avaient une grande soif d’apprendre. Dans ce contexte, si un Ć©lĆØve n'Ć©tait pas assez motivĆ© Ć  l'entrainement le maĆ®tre se rĆ©servait le droit de l’expulser.



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MaĆ®tre Yang fut donc introduit Ć  son maĆ®tre par l’intermĆ©diaire d’un camarade de classe qui pratiquait dĆ©jĆ  depuis quelques annĆ©es. Il se rendit Ć  Guqifeng, un sommet montagneux prĆØs de son Ć©cole secondaire où il fit la connaissance MaĆ®tre Cheng Gin Gsao ļ¼ˆę›¾é‡‘ē¶ļ¼‰, un maĆ®tre de la Grue Blanche de Shaolin ļ¼ˆå°‘ęž—ē™½é¶“ę‹³ļ¼‰. Ce dernier l’accepta et MaĆ®tre Yang Ć©tudiera avec lui durant 13 ans (1961-1974) jusqu’au dĆ©cĆØs de ce dernier, en 1974. Durant ces 13 annĆ©es, il deviendra un expert en Grue Blanche, ce qui inclut le combat Ć  main nue, diffĆ©rentes armes blanches comme le sabre, le bĆ¢ton, la lance, le trident ou encore les bĆ¢tons courts[3]. Il Ć©tudiera Ć©galement le Qigongļ¼ˆę°£åŠŸļ¼‰, les Qin Naļ¼ˆę“’ę‹æļ¼‰, les massages Tui Na ļ¼ˆęŽØę‹æļ¼‰ et Dian Xue ļ¼ˆé»žē©“ļ¼‰ de mĆŖme que les traitements aux herbes.


MaĆ®tre Yang sera introduit au Taiji ļ¼ˆå¤Ŗę„µę‹³ļ¼‰ un an aprĆØs avoir commencĆ© la Grue sous MaĆ®tre Cheng. ƀ cette Ć©poque, il n’avait pas vraiment d’intĆ©rĆŖt pour un autre style martial; c’est un ulcĆØre chronique qui motivera MaĆ®tre Cheng Ć  lui donner la permission[4] de chercher un maĆ®tre de Taiji. En effet, ce dernier croyait que le Taiji pourrait aider son Ć©lĆØve Ć  relaxer ses organes internes. C’est donc Ć  l’âge de 16 ans que MaĆ®tre Yang commenƧa Ć  Ć©tudier avec MaĆ®tre Gao Tao((高濤), alors Ć¢gĆ© de 29 ans. MaĆ®tre Gao ordonna alors Ć  MaĆ®tre Yang d’être prĆ©sent chaque matin Ć  6h 30, sans quoi il ne pourrait plus continuer. AprĆØs six mois de pratique, l’ulcĆØre chronique de MaĆ®tre Yang commenƧa alors Ć  se dissiper pour finalement disparaĆ®tre. Selon lui, les simples techniques de respiration et de mouvement de la colonne vertĆ©brale eurent raison d’une douleur qui l’affectait depuis 7 ans. Il continua Ć  pratiquer avec MaĆ®tre Gao durant 2 ans et demi jusqu’à ce qu’il dut dĆ©mĆ©nager Ć  Taipei pour les Ć©tudes.


C’est durant sa premiĆØre annĆ©e en physique au Tamkang College de Taipei que MaĆ®tre Yang dĆ©couvrit le Long Poing de Shaolin (å°‘ęž—é•·ę‹³). C’est en s’exerƧant avec un camarade qu’il dĆ©couvrit que si ce dernier Ć©tait capable de garder une bonne distance, il Ć©tait incapable de l’atteindre alors que lui le pouvait sans problĆØme. Cependant, lorsqu’il rĆ©ussissait Ć  s’approcher, son adversaire avait beaucoup de difficultĆ© Ć  contrer ses attaques. Il demanda alors Ć  ce camarade de lui enseigner le Long Poing. Ce dernier dĆ©clina, mais lui suggĆ©ra de crĆ©er un club d’arts martiaux et d’inviter un instructeur qualifiĆ©. C’est de cette maniĆØre qu’il commenƧa Ć  Ć©tudier le Long Poing sous MaĆ®tre Li Maoqing (ęŽčŒ‚ęø…). MaĆ®tre Li eut la rare opportunitĆ© d’étudier sous plusieurs maĆ®tres, chacun d’eux Ć©tant professeurs Ć  la cĆ©lĆØbre Nanjing Central Guoshu Institute, et faisant partie des meilleurs artistes martiaux de leur Ć©poque. Le Long Poing de la YMAA est donc constituĆ© de plusieurs styles longue portĆ©e combinĆ©s, Ć  l’inverse de la Grue Blanche de MaĆ®tre Cheng qui elle est un style que l’on pourrait qualifier de Ā« pure Ā». MaĆ®tre Li Maoqing Ć©tait Ć©galement un expert en Qin Na[5] ; discipline dans laquelle MaĆ®tre Yang deviendra un expert.






Sources :

[1] Dans la culture chinoise, les gens prennent le nom de famille de leur village Ć  leur naissance. Ainsi, il y avait entre 600 et 800 personnes surnommĆ©es Yang dans le village natal de MaĆ®tre Yang. [2] Ils comptaient alors pour 1/3 de la population de TaĆÆwan. [3] Two short rods. [4] Traditionnellement, Ć©tudier sous un autre maĆ®tre sans la permission de son propre maĆ®tre Ć©tait considĆ©rĆ© comme une trahison dans la culture martiale. [5] L’art de saisir et de contrĆ“ler un adversaire

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