Le monde des arts martiaux chinois est très vaste. Selon maître Yang, il existerait plus de mille styles différents de ces arts. Cette variété donna naissance à plusieurs courants de pensées, opinions et façons de faire différentes. De nombreux termes firent leur apparition. Pour diminuer la confusion et ainsi éclairer sur l'enseignement donné par notre école, les termes Kung Fu, Wushu seront démystifiés ainsi que les styles dits internes/externes ou Nord et Sud.
Introduction des arts martiaux chinois
En Chine, les arts martiaux existent depuis au moins 5000 ans. Ils sont communément appelés Kung Fu. Kung Fu est un terme qui fut popularisé par Bruce Lee dans les années 1960-1970. Avec raison, Bruce Lee nomma les arts martiaux chinois Kung Fu (gong fu en pinyin) car il représentait la quantité de travail nécessaire à leur apprentissage. Gong Fu signifie énergie et temps et représente le travail accompli par l'effort. Cependant, ce n’est pas un terme assez précis pour décrire les arts martiaux chinois. Pour les chinois, Gong Fu peut être toutes les disciplines demandant du temps et de l’énergie. Le terme le plus exact pour nommer les arts martiaux chinois est Wushu. Wushu peut être décortiqué en deux caractères distinctifs : Wu et Shu. Wu peut lui aussi être séparé en deux caractères Zhi et Ge. Zhi signifie arrêter ou cesser alors que Ge représente la lance et symbolise les armes et le combat. Shu quant à lui, signifie habileté, compétence ou encore aptitude. Wushu peut être traduit comme Aptitude à arrêter le combat ou encore L’Art d’arrêter les armes[1]. Les Chinois avaient une vision plutôt pacifique des arts martiaux. Ce qui explique cette attitude plutôt exemplaire est la philosophie des courants de pensées Chinois et des vieilles religions. Par exemple, le taoïste et le bouddhiste. Non seulement ces religions ont grandement influencés les chinois, mais de grands philosophes ont aussi su marquer le temps comme Confucius et Lao Tzu. Voici les caractères de Wushu.
武术
Plus tard, lors du régime de Tchang Kai Chek au XXe siècle, les Chinois ont donné aux arts martiaux un nouveau terme, zhōng guó wǔ shù ou bien en abrégé, guó shù. Ces termes signifiants arts martiaux chinois. Zhōng Guó veut dire Chinois et Wu Shu signifie art martial comme dit précédemment.
Dans un style d’art martial chinois, il y a quatre groupes de techniques enseignés au travers des séquences (parfois nommées formes ou kata) et autre formes (ensemble de mouvements). Ces types de techniques sont les mains, les pieds, le Qin Na (Chin Na) et le Shuai Jiao. Les Qin Na sont des techniques de contrôle effectuées par les articulations, et le Shuai Jiao est la lutte chinoise. Cependant, les formes agissent plutôt comme outil pour entraîner le corps (comme par exemple le shadow boxing), mais ne remplace pas le travail pratique des applications ou du sparring. C'est deux derniers ont une importance capitale dans notre école.
Bien entendu, dans la plupart des arts martiaux chinois, la santé du corps humain est souvent étudiée. En conséquence, la condition physique est très présente et aussi les Qi Gong (Chi Kung). Les qi gong sont des exercices visant à maximiser la relaxation du corps (qi gong doux) ou augmenter sa résistance (qi gong dur). La plupart des qi gong visent à améliorer et à maintenir la santé. Ils ne sont cependant pas dénués d’applications martiales (ensemble de technique compris dans un seul et même mouvement). Tous les mouvements dans un système d’art martial chinois ont un objectif particulier et détiennent une certaine efficacité dépendamment du niveau de pratique de l’artiste martiale.
Styles externes et internes?
Les styles internes ou doux sont des styles préférant utiliser la finesse technique et le positionnement du corps au lieu d'une force physique brute pour vaincre l’adversaire. La catégorisation des arts martiaux chinois en style interne/externe est récente. C'est façon de pensée apparu à la fin du 18e siècle, lorsque le Taoïsme commença à se mélanger aux arts martiaux. De cette assortiment, les pratiquant d'arts martiaux intégrèrent des exercices de gymnastique douces, de respiration, de méditation et de travail du Qi avec leur pratique. Pour les chinois, le Qi est l'énergie vitale du corps. Aujourd'hui, elle peut être appelé la bio-électricité du corps humain[2]. Dans ces systèmes, les frappes visent à pénétrer l’adversaire. Les styles externes ou durs sont des styles utilisant beaucoup de force physique pour atteindre principalement l’extérieur du corps, en cultivant celui-ci par des entraînements physiques (exemple : des push up).
Style du Nord ou style du Sud??
Les styles nommés Nord sont des styles de combats de longue à moyenne distance venant du Nord de la chine. Ceci comprend donc qu’ils enseignent beaucoup de techniques de pieds. Au contraire, les styles du Sud sont des styles de combats de petite à moyenne distance. Ils sont donc spécialisés dans l’enseignement des techniques de mains. Par exemple, dans la Grue Blanche le pratiquant utilisera beaucoup de technique de coudes, de genoux et des Qin Na vu leur efficacité à très courte distance. Pour le pratiquant d'un style du nord comme le Long Poing, il essayera de rester loin de l'adversaire avec des déplacements soudain vers l'extérieur et des coups de pieds. Il est utile de maîtriser un style du Nord et un style du Sud pour avoir une plus grande panoplie de tactiques en combat.
En résumé, aujourd'hui la boxe chinoise (Guoshu) est principalement appelé Kung Fu. Ce terme général englobe un ensemble de pratique regroupant des styles du nord et du sud de la chine ainsi que des styles à caractères internes ou externes. Malgré toutes ces façons de penser (interne/externe, nord/sud), il est important en tant que pratiquant d'avoir un entraînement regroupant ces disciplines à des fins de polyvalence. Cependant, il faut retenir que les arts martiaux sont des disciplines devant être poursuivi de façon à mettre l'emphase sur la pratique plutôt que la théorie. Pour être efficace, il est important de tester les techniques apprises.
[1] YANG, Jwing Ming, The essence of Shaolin White Crane, YMAA Publication Center, Wolfeboro, 1994, p.3
[2]Idem, p.46
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